La gerbe des prémices

Lévitique 23:9 à 14 ; 1 Corinthiens 15:20

La Pâque et la fête des pains sans levain pouvaient être célébrées dans le désert ; pour apporter à l’Éternel la gerbe des prémices, il fallait être entré « dans le pays ». La Pâque était sacrifiée le soir, au coucher du soleil, et mangée la nuit. Au matin, tout était terminé (Deut. 16:6 à 7). La gerbe des prémices était apportée à l’Éternel le lendemain du sabbat, à l’aube d’une nouvelle semaine. Après avoir répété sept fois dans son évangile « le soir étant venu » et aboutir au tombeau, Marc nous parle de ce nouveau jour, premier de la semaine, quand, de fort grand matin comme le soleil se levait, les femmes qui cherchaient Jésus le crucifié, ont appris qu’il était ressuscité.

Christ ressuscité

Première de la moisson, cette gerbe des prémices nous parle en effet de Christ ressuscité, prémices de ceux qui se sont endormis (1 Corinthiens 15:20). La gerbe était « tournoyée » » devant l’Éternel, comme pour en présenter tous les aspects ; quel moment magnifique quand Christ ressuscité a été élevé dans le ciel et est entré dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle. La gerbe était offerte à l’Éternel « pour que vous soyez agréés ». Il a été ressuscité pour notre justification. Pour le monde, le Nazaréen n’était qu’« un certain Jésus mort », mais pour Paul, il était « vivant ». Le grain de blé tombé en terre est mort, et maintenant il porte beaucoup de fruit.

La résurrection de Christ est une vérité centrale de l’évangile ; c’est la consécration de la défaite de l’ennemi ; la démonstration publique de la victoire déjà remportée à la croix (Colossiens  2:15).

L’offrande de la gerbe était accompagnée d’un holocauste avec son offrande de gâteau et, pour la première fois dans le Lévitique, d’une libation de vin, symbole de la joie qui accompagne la résurrection.

La vie de résurrection du croyant

Deux choses devenaient possibles après la présentation de la gerbe : une nourriture nouvelle (Lévitique 23:14) et la moisson (Deutéronome 16:9).

Jusqu’à ce que le peuple eût apporté l’offrande des prémices, il ne pouvait manger ni pain, ni grain rôti, ni grain en épi. Au jour même de la résurrection, Jésus s’approche des deux disciples d’Emmaüs et leur explique, dans toutes les écritures, les choses qui le regardent. Que de merveilles ont fait brûler leur coeur ce jour-là. Leurs yeux furent ouverts et ils le reconnurent, un Christ qui avait souffert et allait entrer dans sa gloire. Le vieux blé du pays (Josué 5) nous parle de Christ dans les conseils de Dieu ; le pain, de son humanité parfaite, nourriture de nos âmes (Jean 6) ; le grain rôti, de ses souffrances (Lévitique 2:14) ; le grain en épi, de sa résurrection.

Depuis l’offrande des prémices, la moisson se poursuivait pendant sept semaines (Deutéronome 16:9). En Jean 4, Jésus appelle les disciples à lever les yeux pour considérer les campagnes déjà blanches pour la moisson. Mais il fallait sa résurrection pour que, au long des siècles, fussent amassées dans le grenier céleste, les gerbes pour lesquelles il allait donner sa vie. Que manque-t-il à la moisson aujourd’hui ? N’est-ce pas, comme déjà au temps du Seigneur… les ouvriers ? Quelle part y prenons-nous ? Avons-nous su discerner dans quelle partie du champ le Seigneur désire que nous travaillions ? Pourquoi tel frère âgé qui visite les assemblées dans un pays difficile ne trouve-t-il pas de jeune ami disposé à le conduire dans sa voiture ? Pourquoi manque-t-on de jeunes frères ou de jeunes soeurs pour enseigner les enfants qui vont à l’école du dimanche ou ceux du dehors ? Que de malades se réjouiraient d’entendre un résumé ou de recevoir une reproduction écrite ou magnétique des réunions ! Que de rassemblements où l’on apprécierait une nourriture simple, venant du coeur, dirigeant les âmes vers le Seigneur ! Puissent les jeunes frères auxquels Dieu accorde cette grâce, avoir vraiment à coeur de parler de Jésus (« Ésaie vit Sa gloire — il avait autour de vingt ans sans doute — et il parla de Lui »).

Romains 6:4-11 nous montre comment, ayant été identifiés avec Christ dans la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi dans la ressemblance de sa résurrection. Ainsi nous pouvons nous tenir pour morts au péché (côté négatif), mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus, et marcher en nouveauté de vie (côté positif). Comment le réaliser ? Non seulement en le sachant, ce qui est pourtant fondamental, mais en nous livrant nous-mêmes à Dieu, comme d’entre les morts étant faits vivants. Colossiens 3 précisera : « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, pensez aux choses qui sont en haut ».

Cette première gerbe prélevée dans le champ pour être offerte à Dieu, nous rappelle aussi un principe pratique essentiel de la Parole. Les prémices sont pour Dieu. Il y a trois manières de donner. On peut donner « le tout », et quelques-uns ont répondu à un tel appel, soit quant à leur temps ou leurs biens matériels. On peut donner « les restes ». C’est hélas ! ce que font plusieurs, tel celui qui voulait premièrement ensevelir son père, tel autre qui désirait prendre tout d’abord congé de ceux qui étaient dans sa maison. Mais on peut aussi donner à Dieu « les prémices », faire pour lui la première part, et à cela se lient beaucoup de promesses. Proverbes 3 : « Honore l’Éternel de tes biens et des prémices de tout ton revenu ; et tes greniers se rempliront d’abondance ». Matthieu 6 : « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus ». 1 Rois 17 : « Fais-moi premièrement un petit gâteau, et apporte-le-moi, et après tu en feras pour toi… Le pot de farine ne s’épuisera pas et la cruche d’huile ne manquera pas ».

Donnerons-nous au Seigneur seulement les bribes de notre temps, ou bien la meilleure part du jour ? L’heure matinale pour la prière et la lecture de la Parole ? Si nous avons peu de temps, prierons-nous d’abord, ou seulement si l’ouvrage nous en laisse le loisir ? Le jour du Seigneur, penserons-nous avant tout aux examens qui approchent, ou aux prémices qu’Il demande ? Lui donnerons-nous seulement le reste de notre vie dont les hommes ne veulent plus, ou aurons-nous à cœur de servir le Seigneur dès notre jeunesse ?

« Qu’en toutes choses, Il tienne Lui la première place ».

Roger Delplace

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