Au mont suivez mes lois
Behar Sinaï בְּהַר סִינַי « Au mont Sinaï » et Behouqqotaï בחְְחקֻֻקתַַֹֹתי «Selon mes lois»
Nous verrons la parasha n° 32 et 33, ce sont les deux dernières du livre de Lévitique. Parasha פרשה, veut dire « exposé ».
Partie 1 : Behar Sinaï Lévitique 25 : 1 – 26 : 2
Partie 2: Behouqotaï : Lévitique chapitre 26: 3 à 27 : 34
Comparé avec Deutéronome 8: 2-3 ; Luc 6: 35 ; Galates 6: 9 et 10 ; Matthieu 23 :23 ; Deutéronome 11 : 13-15 ; Luc 18 : 10-14 ; Marc 10 :17-22; Romains 8: 1; 1 Corinthiens 12 : 27 ; Ephésiens 5: 30 ; Colossiens 1:18 ; Jean 15: 7 et 1 Jean 2: 7
On commence par cette première réflexion dans Lévitique 25 :1 « L’Eternel parla à Moïse sur la montagne de Sinaï, »
Pour ce qui suit, ce verset me semble important nous le lisons en hébreu « Vayédabér Adonaï (YHVH) èl – Moshè béhar Sinaï lémor »
Le mont Sinaï symbolise le lieu de la rencontre, je pense que nous le comprendrons tous quand nous pensons à la montagne. Mais je veux attirer votre attention sur le mot en hébreu בְּהַר béhar.
Le mot commence par la lettre beth dont je vous rappelle sa signification → Bergerie, maison, lieu et encore ce mot signifie « dans ». Comme ceux qui sont en Jésus Christ, il n’y a plus de condamnation (Romains 8: 1). En Jésus Christ nous formons un seul corps avec lui, nous en faisons partie qu’a la seul condition que nous gardons ses paroles (1 Corinthiens 12 : 27 ; Ephésiens 5: 30 ; Colossiens 1:18 ; Jean 15: 7 et 1 Jean 2: 7). « En », le grec ἐν én le traduit « dans ». Aucune condamnation pour ceux qui sont « dans le Christ Jésus » dit littéralement le texte grec. Nous verrons ici plus loin ou je veux en venir dans ce message.
Dans Lévitique 27 :15 il est écrit « Si quelqu’un sanctifie sa maison en la consacrant à l’Eternel, le sacrificateur en fera l’estimation selon qu’elle sera bonne ou mauvaise, et l’on s’en tiendra à l’estimation du sacrificateur. » Dans le contexte de notre parasha alors que nous avons vu le rituel de la sanctification dans les parasha précédente, nous comprenons que Dieu nous prépare à le rencontrer.
Ensuite dans le mot hébreu de cette première parasha béhar nous entendons le mot הַר har qui signifie « la montagne, l’élévation », c’est très compréhensibles lorsque nous savons que le mot הַhé et le mot rosh ר (ou resh) en hébreu, le premier nous parle d’élévation et le second de « tête, sommet, chef… ».
Ainsi commence le verset 1 du chapitre 25 de Lévitique, une chose très importante pour ce qui va suivre.
Tout d’abord le Seigneur va ordonner la prescription du shabbat mais surtout d’année sabbatique ou il est écrit au verset 2 « Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, la terre se reposera : ce sera un sabbat en l’honneur de l’Eternel. »
Nous considérons souvent une année sabbatique comme une année de repos et c’est justement dans ce repos que le Seigneur peut nous inviter. C’est-à-dire que dans le lieu de sa présence, on y trouve la sécurité, nous apprenons la confiance mais aussi à avoir la foi qui grandit en comptant sur Dieu.
La parcelle de champs ensemencé pendant 6 années consécutive, fera shabbat la septième année. Nous savons que les semences ou les bulbes qui n’ont pas été défraichie, devaient être laissés cette septième année à la libre disposition des hommes et des animaux. Ce qui démontre une chose dans ce shabbat, est-il permis de faire le bien ou de s’en tenir aux termes stricte ? (voir Marc 3 :1-5)
Le Seigneur veut nous rappeler une chose, plusieurs se diront « Mais si j’arrête d’ensemencer mes terres, que mangerons-nous ? » Le Seigneur y répond « Si vous dites : Que mangerons-nous la septième année, puisque nous ne sèmerons point et ne ferons point nos récoltes ? 21 je vous accorderai ma bénédiction la sixième année, et elle donnera des produits pour trois ans. 22 Vous sèmerez la huitième année, et vous mangerez de l’ancienne récolte; jusqu’à la neuvième année, jusqu’à la nouvelle récolte, vous mangerez de l’ancienne. » (v. 20 à 22).
L’Eternel veut que l’on se souvienne que la terre est un don de Dieu et elle doit être traitée avec respect, mais aussi il appelle le peuple à nous souvenir.
« Souviens-toi de tout le chemin que l’Eternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton coeur et si tu garderais ou non ses commandements. 3 Il t’a humilié, il t’a fait souffrir de la faim, et il t’a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que n’avaient pas connue tes pères, afin de t’apprendre que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel. » Deutéronome 8: 2-3.
Il nous appelle à avoir la foi en Lui.
Sur la montagne, c’est tout d’abord « dans » une relation de confiance que Dieu nous appelle à avoir avec Lui. Sur la montagne, ou mieux « dans » l’élévation, dans la présence de Dieu. Cette relation de confiance va nous amener en sécurité et dans la prospérité « Le pays donnera ses fruits, vous mangerez à satiété, et vous y habiterez en sécurité. » (Lévitique 25 : 19).
Ce que je peux remarquer aussi, c’est l’attention que le Seigneur veut que nous ayons quand nous marchons dans ses ordonnances.
D’une part, nous voyons des choses qui vont graviter autour de notre personne, c’est-à-dire à celui qui veut posséder une terre, une habitation, racheter à un pauvre un bien etc… et ensuite les versets suivant va nous montrer que nous devons avoir de l’égard envers notre prochain. Il nous dit surtout de ne pas user de tromperie, nous devons acheter le bien vendu à sa juste valeur, et les années sabbatique jusqu’au jubilé détermine la valeur du bien.
Lisons les versets 35 à 38 « Si ton frère devient pauvre, et que sa main fléchisse près de toi, tu le soutiendras; tu feras de même pour celui qui est étranger et qui demeure dans le pays, afin qu’il vive avec toi. 36 Tu ne tireras de lui ni intérêt ni usure, tu craindras ton Dieu, et ton frère vivra avec toi. 37 Tu ne lui prêteras point ton argent à intérêt, et tu ne lui prêteras point tes vivres à usure. 38 Je suis l’Eternel, ton Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d’Egypte, pour vous donner le pays de Canaan, pour être votre Dieu. ».
Le Seigneur nous parle d’être miséricordieux envers notre prochain comme lui, l’est avec nous. Yeshoua dira dans l’Evangile de Luc 6: 35 « faites du bien, et prêtez sans rien espérer. » et comme le dira Paul aux Galates 6: 9 et 10 « Ne nous lassons pas de faire le bien; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi.». N’en est-il pas question ici de moisson ? Prêtons-nous attention à nos frères et sœurs dans la foi ?
L’observation de la loi ou des ordonnances ne doivent pas nous faire oublier « la justice, la miséricorde et la fidélité », Yeshoua dira aux pharisiens et religieux « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité : c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses. » (Matthieu 23 :23). Nous ne pouvons pas fermer les yeux et profiter de la situation d’un homme ou une femme en détresse de pauvreté. Je ne peux imaginer un jour prêcher un sentiment de culpabilité chez les pauvres et dire que leur situation et de leur fait qu’il ne donne pas assez à Dieu en argent de la quête dans l’église.
Servir ou donner à Dieu, doit venir d’un cœur bien disposé, tout entier premièrement avec Dieu. Il n’y en a qui donne selon leurs moyens, mais ils seront les premiers à partager leur pain avec un autre qui souffre autant que lui. C’est ainsi que Moïse appela tous les hommes et les femmes qui avait un cœur bien disposé, à apporter comme offrande, même jusqu’au moindre petit fil. Le Seigneur ne regarde pas à la quantité mais la disposition du cœur dans sa maison. Celui ou celle qui a donné même du fil pour coudre les tissus de la tente d’assignation à tout donné.
Mais ainsi quand nous comprenons le shabbat, nous pouvons comprendre au travers du souvenir le don que Dieu nous a fait. Nous ne serons peut-être pas plus riche qu’hier financièrement mais nous ressentirons la bénédiction du bien que nous avons fait.
« Mettez mes lois en pratique, observez mes ordonnances et mettez-les en pratique; et vous habiterez en sécurité dans le pays. 19 Le pays donnera ses fruits, vous mangerez à satiété, et vous y habiterez en sécurité. » (Lévitique 25 : 18 et 19).
Partie 2 : Behouqotaï : Lévitique chapitre 26: 3 à 27 : 34
« Si vous suivez mes lois, si vous gardez mes commandements et les mettez en pratique, » Lévitique 26: 3
En hébreu, il y a des détails que le français ne montre pas en profondeur. Voyez-vous, nous lisons en hébreux אִם-בְּחֻקֹּתַי Im – béhouqotaï.
« Si » אִם (Im), est écris avec un aleph, elle est אִ et marqué d’un point en dessous. C’est le point de départ, le commencement. Si cette lettre signifie un bœuf ou un taureau, par extension elle signifie Prince, Maitre, Conseiller et Epoux, c’est un chef. Nous avons ensuite la lettre ם mem qui signifie entre autre « eaux », nous pensons aux eaux de la vie, la source, la matrice qui donne la vie au même titre que la mère qui porte son Fils. Nous comprenons donc dans ce mot « Si », qu’il est porteur de salut. Dans ce mot « si » Strong 0518 traduit entre autre « contextes de serments ». Dieu en fait serment, il promet la bénédiction (Deutéronome 11 : 13-15), mais encore la vie éternelle (Jean 8 :51) a celui qui le suivra. Nous avons la notions ici de nous mettre en marche, de marcher selon les règles. Im behouqotaï « Si vous marcher selon mes règles » ou « mes lois ». Si, est conditionnelle, comme « à condition que.. » vous marcher.
Béhouqotaï בְּחֻקֹּתַי « Dans mes lois »
« Si vous suivez mes lois », cela nous impose la condition de changer notre manière de vivre.
Dieu décrira les bénédictions à ceux qui obéissent mais aussi les malédictions à ceux qui se détournent des lois et des ordonnances.
Pratiquement, on pourrait observer chez plusieurs qu’ils préfèrent rester en paix, bien chez eux et fermerait les yeux. Seul leur nombril les intéressent, ils sont certes dans l’obéissance stricte de la loi mais ils en négligent l’essentielle comme nous l’avons lu dans Matthieu 23 : 23, la justice, la miséricorde…
Dans Luc 18 : 10-14 Yeshoua parle en parabole justement « Deux hommes montèrent au temple pour prier; l’un était pharisien, et l’autre publicain. 11 Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain; 12 je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. 13 Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant : O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. 14 Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. »
Oui, le pharisien pratique à la perfection la loi, mais il oublie l’humilité et certainement, il oublie lui-même d’où il vient. Et s’il en oublie ce fait, le Seigneur lui rappellera tôt ou tard et c’est peut-être là qu’il se rendra compte qu’il a besoin de la miséricorde et de l’amour des autres à son égard. Ce qu’il n’avait pas lui-même exercé lui reviendra. Soit qu’il se repent, ou soit que son orgueil le perdra.
Ce n’est pas que Dieu ne nous prévient pas. Pour ceux qui se détournent des lois, dans le chapitre 26, nous avons l’impression que Dieu donne un signe afin que l’homme se rende compte de son problème quand le malheur le frappe. Dans le chapitre 26 versets 18 à 20 il est écrit « Si, malgré cela, vous ne m’écoutez point, je vous châtierai sept fois plus pour vos péchés. 19 Je briserai l’orgueil de votre force, je rendrai votre ciel comme du fer, et votre terre comme de l’airain. 20 Votre force s’épuisera inutilement, votre terre ne donnera pas ses produits, et les arbres de la terre ne donneront pas leurs fruits. »
Le Seigneur nous laisse l’occasion de nous repentir, mais il nous résistera si nous lui résistons. Il laisse toujours une place, une ouverture au pardon et la miséricorde, mais seulement s’il y a repentance de notre part.
Il nous impose de mourir à nous même, c’est ce que l’histoire de l’homme riche qui se jette au pied de Yeshoua lorsqu’il lui demande « que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » nous apprend. Alors Yeshoua lui répond « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul. 19 Tu connais les commandements : Tu ne commettras point d’adultère; tu ne tueras point; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; tu ne feras tort à personne; honore ton père et ta mère. 20 Il lui répondit : Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. »
Cet homme semble juste, il est sauvé. Mais Yeshoua lui fait remarquer qu’il manque quelque chose. Il est triste et l’aime car il sait ce que son cœur le retiens s’il le lui demandait. Yeshoua lui dit « Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. 22 Mais, affligé de cette parole, cet homme s’en alla tout triste; car il avait de grands biens. » (Voir Marc 10 :17-22).
Yeshoua dit «Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. » (Matthieu 6 :24). Le problème n’est pas qu’il soit riche, mais son égoïsme. Il ne peut concevoir d’aider les pauvres gratuitement. Ainsi plusieurs donnerai s’ils savent qu’ils vont y retoucher. Voyez-vous, ces appels aux dons caritatif par exemple seraient déductible d’impôts.
Enfin, le chapitre 27 va commencer par ces deux premiers versets « L’Eternel parla à Moïse, et dit : 2 Parle aux enfants d’Israël, et tu leur diras : Lorsqu’on fera des voeux, s’il s’agit de personnes, elles seront à l’Eternel d’après ton estimation. »
Quand nous prenons conscience que nous devons changer, nous pourrions nous empresser de faire un vœu à l’Eternel. Quand nous feront un vœu suivi du sacrifice estimé, nous nous engageons à ne plus faire une bêtise qui nous mettra dans une impasse, on décide après en avoir pris conscience de réorienter notre vie.
Autant dans l’ancienne alliance que dans la nouvelle, le Seigneur nous demande d’avoir le même égard envers notre prochain. De garder ces commandements. Béhar Behouqotaï signifie simplement de suivre le Seigneur et cela demandera certainement un changement de conduite.
C’est ainsi que se termine le livre de Lévitique qui nous parle de sanctification, le chapitre 27 le conclut comme il l’a commencé avec cette promesse que celui qui mettra les lois et les ordonnances en pratique, découlera des bénédictions.
Roger Delplace
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